Maurice Koechlin (1856-1946) fait sa carrière dans la construction métallique. Il conçoit la tour qui est rachetée par Gustav Eiffel.
Maurice est né à Buhl, le 8 mars 1856. Il épouse Emma Rossier à Vevey, suisse, le 27 février 1886. Ils ont 6 enfants.
Il fait ses études au lycée de Mulhouse, puis au Polytechnikum de Zurich où il est l’élève de Karl Culmann, fondateur de la statistique graphique. Il est ensuite Ingénieur à la Compagnie des chemins de fer de l’Est.
Le 1er novembre 1879, il est embauché par Gustave Eiffel comme chef du bureau d’études d’une entreprise de constructions métalliques et de Travaux publics, installée aux portes de Paris, à Levallois-Perret. La notoriété de l’Entreprise Eiffel, en matière de constructions métalliques, est alors indiscutable. Maurice Koechlin participe à la construction du viaduc ferroviaire de Garabit, sur la Truyère, achevé en 1882. Il fait également le projet et les calculs de l’ossature intérieure de la statue monumentale « La liberté éclairant le monde » du sculpteur Bartholdi, destinée à être érigée en avant du port de New-York.
Au printemps 1884, lorsqu’est décidée la grande Exposition Universelle de 1889 à Paris, Maurice Koechlin et son collègue des Etablissements Eiffel, Emile Nouguier, ont l’idée de construire au centre de cette Exposition une tour métallique très haute, destinée – comme le dit l’intéressé – à « donner de l’attrait à l’Exposition ».
Un avant-projet est alors établi par Maurice Koechlin (calculs sommaires et croquis) et soumis à Gustave Eiffel qui déclare ne pas s’y intéresser, mais autorise ses deux ingénieurs à poursuivre l’étude. Ceux-ci persévèrent donc et font appel à la collaboration d’un architecte, pour l’établissement d’un dessin à grande échelle qui est soumis, d’une part au sculpteur Bartholdi, d’autre part au Commissaire général de l’Exposition des Arts Décoratifs qui doit se tenir à l’automne 1884.
Ce dernier accepte d’exposer le dessin de la tour projetée et les deux ingénieurs jugent bon de le montrer au préalable à leur patron. Gustave Eiffel revient alors sur sa position antérieure et décide de s’associer au projet.
Il s’empresse, tout d’abord, de mettre son nom avant celui de ses collaborateurs, sur une demande de brevet d’invention déposée en septembre 1884 « Brevet pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes métalliques d’une hauteur pouvant dépasser 300 mètres. »
Eiffel passe ensuite, en décembre 1884, avec ses ingénieurs, un contrat dont les dispositions peuvent ainsi se résumer :
« MM. Emile Nouguier et Maurice Koechlin s’engagent à céder à M. Gustave Eiffel « la propriété exclusive du brevet susdit et déclarent être prêts à lui faire cession de tous leurs droits sans aucune restriction ni réserve, et à réaliser cette promesse sous la forme que G. Eiffel jugera convenable et au moment qu’il choisira. Ils le laissent aussi complètement libre, s’il le croit utile, de prendre le même brevet à l’étranger, en son nom personnel et s’engagent à lui prêter leur concours dans ce but, s’il était nécessaire… En outre, MM.E. Nouguier et M. Koechlin cèdent à M. G. Eiffel leurs parts de propriété sur le projet exposé. En contrepartie, Eiffel prend à sa charge les frais entraînés par le brevet et s’engage – si la tour est réalisée, même avec des modifications – à verser à chacun d’eux une « prime » de 1% des sommes qui « lui seront payées pour les diverses parties de la construction ». Il s’engage, enfin, « à citer toujours les noms de ces Messieurs chaque fois qu’il y aura lieu de mentionner, soit le brevet, soit l’avant-projet actuel ».
Maurice est Officier de la Légion d’honneur. Il décède le 14janvier 1946 à Veytaux en Suisse.