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S’il est un tableau connu dans la famille, c’est bien celui représentant Jean-Jacques Koechlin avec sa pipe (« Pfiffe-Koechle » en patois mulhousien). Mais saviez-vous qu’il existe en fait neuf exemplaires du portrait de notre illustre ancêtre ? Explication.

3-Jean-Jacques-koechlin-a-la-pipeEn 1798, Jean-Jacques Koechlin est à Paris avec son jeune frère Hartmann, pour négocier le rattachement de la République de Mulhouse à la France. C’est alors qu’aurait été peint son portrait, de profil, avec un bicorne (chapeau dit « d’officier pharmacien ») et une pipe en bois.

Comme le veut la tradition familiale, son fils ainé, Jean, hérita du tableau et eut la charge de faire réaliser à ses frais des copies pour ses frères et sœurs qui le désiraient. La descendance de Jean-Jacques étant nombreuse, il n’y eut pas moins de 8 copies réalisées. Détail amusant : les copies sont toutes différentes, certains détails variant d’un tableau à l’autre.

Aujourd’hui disséminés, ces tableaux sont néanmoins pour la plupart répertoriés. Chacun a sa propre histoire et ses propres spécificités (les copies n’étant pas exactement identiques). Découvrez leurs histoires et leurs spécificités ci-dessous.

 Les sept exemplaires du portrait de Jean-Jacques Koechlin répertoriés à ce jour :

  1. Tableau N°1 : Genève, chez les descendants de Jean (GA)
  2. Tableau N°2 : Paris, chez un autre descendant de Jean (GA)
  3. Tableau N°3 : Annecy, chez un descendant de Gaspard (GL) et Jean(GA)
  4. Tableau N°4 : Strasbourg, chez un descendant de Fritz (GN)
  5. Tableau N°5 : Mulhouse, au Musée Historique
  6. Tableau N°6 : Mulhouse, dans la Collection Dollfus-Mieg-Koechlin (D-M-K)
  7. Tableau N°7 : Valence, chez un descendant de Jean, sans doute l’exemplaire de Jacques (GB)

 

Tableau N°1 : Genève, chez les descendants de Jean (GA)

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Probablement l’original provenant de Jean K., fils aîné de J-Jacques. La pipe est en bois et non en écume..

Selon S. Laveissière, Conservateur au Département des Peintures du Louvre, le fait que  l’exemplaire dit « du fils aîné » (N°1 ci-dessus), et les gravures réalisées ensuite représentent une pipe en bois, différente de celle conservée au Musée Historique de Mulhouse et reproduite plus bas, peut faire penser qu’il s’agit de la toile originale. En effet, il est peu probable que J-J. K. ait fait le voyage de Paris avec sa pipe en écume de mer, qui est un matériau fragile. Il est d’ailleurs possible qu’il ne la possédait pas encore en 1798. Les premières pipes en écume ne seraient apparues que quelques années plus tard, à Vienne, et les copies du tableau exécutées ultérieurement, auraient donc actualisé l’objet.

Contrairement à ce qu’indique Camille Schlumberger dans son ouvrage « Portraits Mulhousiens », publié en 1906, il n’a pas été peint par Proudhon, mais seulement « à la manière de Proudhon ». En effet, cet artiste fut l’un des premiers à peindre ses sujets de profil , rompant avec l’usage qui voulait que pour un portrait, le sujet soit représenté de trois quart face.

 

Tableau N°2 : Paris, chez un autre descendant de Jean (GA)

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Acheté aux enchères vers 2001 à Strasbourg par un amateur qui l’a exposé pendant des années avec d’autres toiles de peintres alsaciens dans son restaurant « Le Caveau du Vigneron » à Turckheim.   Il est retourné dans la famille en 2012.

 

 

 

 

 

 

Tableau N°3 : Annecy, chez un descendant de Gaspard (GL) et Jean (GA)

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Cet exemplaire a été volé en Juin 1978 au château de Heidwiller, près de Mulhouse, propriété de Maurice Koechlin (GA 233). Une photo du tableau ayant été publiée dans une revue de décoration deux ans plus tard et signalée par un membre suisse de la famille, il a pu être restitué en 1981 au terme d’un longue enquête. Celle-ci a conduit un petit fils de Maurice à Marseille, au Musée du Tabac où il avait été exposé, puis chez deux des antiquaires parisiens qui l’avaient acheté à tour de rôle, puis dans les entrepôts de ceux qui l’avaient très probablement acheté aux cambrioleurs et qui ont accepté de le restituer en échange de l’engagement de ne pas révéler leur adresse à quiconque. (voir B.K. N°6 page 13)

 

Tableau N°4 : Strasbourg, chez un descendant de Fritz (GN)

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Cet exemplaire, sans doute celui de Fritz (GN) a été épargné lors des bombardements en Allemagne de 1945. La maison de la veuve de Léon Koechlin (GN 1), remariée avec un Allemand, et qui habitait Coblence, avait été totalement rasée. C’est un neveu de Léon, Charles Vielle ( GN 163) qui a réussi à retrouver sa trace dans les années cinquante, bien abîmé par les éclats d’obus et qui l’a rapatrié en Alsace.

 

 

 

 

Tableau N°5 : Mulhouse, au Musée Historique

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Conservé au Musée Historique de Mulhouse (le décor du fond représente un arbre)

 

 

 

 

 

 

 

 

Tableau N°6 : Mulhouse, dans la Collection Dollfus-Mieg-Koechlin (D-M-K)

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Collection Dollfus-Mieg-Koechlin, (DMK), Mulhouse. Cet exemplaire fait partie du fonds du Musée des Familles D.M.K.. Cette importante collection, principalement constituée de portraits, rassemblée au début du XXème siècle par les trois familles d’industriels mulhousiens, avait été mise en caisses au début de la guerre de 39-45, la maison où elle était exposée ayant été gravement endommagée par les bombardements. Elle a été redécouverte il y a une quinzaine d’années, l’Association DMK a revu le jour et plusieurs tableaux ont été restaurés et sont maintenant exposés au Musée Historique de Mulhouse.

 

 

Lithographie sur vélin

A-Jean-Jacques-koechlin-a-la-pipe

la pipe est identique à l’exemplaire N°1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dessin ancien en couleurs, Paris

B-Jean-Jacques-koechlin-a-la-pipe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gravure

C-Jean-Jacques-koechlin-a-la-pipe

Conservée au Musée Historique de Mulhouse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pipe du Dr Koechlin

Jean-Jacques-koechlin-pipe

Conservée au Musée Historique de Mulhouse